Coup de chapeau : Jérôme Lussier →

Sur lactualite.com, le 27 mars 2014 :

Quiconque est incapable de répondre à ces questions mais persiste dans les insinuations est coupable de salissage. Et ça, c’est immoral.

Prenez note, étudiants en journalisme : tout n’est pas une question d’opinion. Parfois, l’objectivité nécessite un jugement moral.

Pandora’s Box

Il a y quelques mois, mon groupe Echoes from Jupiter a joué en spectacle dans notre ville de Québec. Nous pensons nous être bien débrouillés et que ce que nous avons joué représente bien où nous sommes rendus, musicalement. En plus, nous avons partagé la soirée avec Gulfer et Vasudeva, deux groupes super.

Je veux prendre un moment pour écrire au sujet de la salle que vous voyez dans ce vidéo de Nikolas Stanley Marceau.

Quand nous sommes arrivés, vers 19h, quatre personnes nous attendaient devant une porte de garage peu remarquable. Deux d’entre eux s’appelaient David : un était le «gars de son» de la soirée et l’autre était le locataire de la place. Pas le propriétaire : cette salle était son propre appartement, qu’il appelait Pandora’s Box quand, à peu près deux fois par mois, il accueillait des groupes étrangers à la recherche d’une petite salle pas chère. Chaque fois, il déplaçait tous ses meubles et électroménagers dans sa chambre et il ne restait plus, dans la salle principale, que le comptoir de la cuisine, la hotte du four et deux gros haut-parleurs.

Avant le spectacle, les Davids installent le système de son, choisissent de la musique en attendant et jasent avec les musiciens qui installent amplis et batteries. Même si on dirait que plusieurs invités se connaissent, c’est clair que certains ne sont que des mélomanes curieux.

L’histoire derrière la salle Pandora’s Box est intéressante : depuis plusieurs année, David joue avec un groupe dans son appartement. Son proprio, qui l’entendait parfois, l’avait comparé à Pink Floyd et l’a encouragé à faire des vrais spectacles devant des vraies personnes.

Cependant, dans la ville où il habite, les bars et les salles de spectacles qui conviennent à un groupe émergent peuvent être rares et trop chères pour les groupes qui ne vendent pas de billets. Pour plusieurs, ça implique de payer de sa poche pour produire son propre spectacle, ce avec quoi David n’est pas d’accord. Il a donc pris son proprio au pied de la lettre et lui a demandé d’utiliser un petit espace commercial qui lui appartenait, une salle qu’il a baptisée Noise Isn’t Noise jusqu’à ce que le proprio reprenne la salle pour faire des rénovations. À ce moment-là, David a continué à recevoir des groupes dans son propre appartement, qui est au rez-de-chaussée, sous un salon de coiffure inoccupé en soirée et l’appartement d’un ami pour qui la musique forte n’est pas un problème.

* * *

Ce que David retire de cette entreprise ne se calcule pas en dollars : quand il nous a demandé de quelle façon les groupes voulaient séparer l’argent (une contribution volontaire de 5$) entre eux, il nous a bien sûr demandé sa part, le prix de six PBR.

Son investissement lui rapporte à plus long terme : grâce aux liens qu’il tisse avec les groupes d’un peu partout qui jouent dans son salon, il s’est bâti un réseau qui lui permettra de jouer dans des salles similaires à Montréal, Chicago et New York avec son groupe Cyanide Eyes.

Pour les spectateurs, l’ambiance punk, la politique Apportez votre bière, le prix d’entrée raisonnable et la proximité incroyable avec les groupes est un bon marché. C’est clair que 40 personnes dans une minuscule salle créent une meilleure ambiance que 100 dans une salle prévue pour 1000. Cette énergie est bien captée dans cette collection de vidéos de spectacles à Noise Isn’t Noise et Pandora’s Box.

Depuis que nous y avons joué, la* Pandora’s Box* s’est, pour ainsi dire, refermée. David a toutefois continué à organiser des spectacles dans d’autres salles et s’implique dans le milieu de la musique à Québec.

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Ça fait un bon petit bout qu’Echoes from Jupiter a lancé son premier album et le prochain n’est pas prévu pour demain, mais voici un petit quelque chose qui pourrait vous intéresser. Nous enregistrons tout ce que nous jouons (pour réécouter, critiquer, corriger), et le spectacle à Pandora’s Box n’y a pas fait exception. Avant de commencer à jouer, trois d’entre nous avons installé nos iPhones pas loin et Steve a pris le temps de faire un mixage de ça. Ce n’est pas ce qu’on pourrait appeler un EP officiel, mais pourquoi ne le partagerions-nous pas, si ce n’est que pour donner signe de vie?

Merci à Steeve Maltais pour la photo et désolé pour le petit buzz dans Cardiff.

↬ At Pandora’s Box

A few months ago, my band Echoes from Jupiter played a gig in our town. We think it was pretty tight and representative of where we stand now. We not only really enjoyed the setup, but we also got to share the ticket with Gulfer and Vasudeva, two amazing acts.

Let me tell you a bit about the venue where the video above was shot (thanks to Nikolas Stanley Marceau).

When we arrived at around 7 pm, there were four people waiting for us at a nondescript garage door in downtown Québec. Two of them were named David : one was the soundman for the show and the other was the tenant of the place. Not the owner : this venue is his own apartment, which he calls Pandora’s Box when he welcomes local and foreign bands looking for a small, dense, cheap venue. At the time, he hosted about two shows per month. Each time, he moved all his furniture and belongings in his bedroom so all that remains is the countertop, the stove fan and two huge speakers.

Before the show, David can be seen helping the other David set up the PA system, tweaking the playlist he prepared for the growing crowd and chatting with the band members who are setting up their guitars and drums. Although a lot of people seem to know each other, it’s clear that it’s not a typical house party; you might spot the occasional curious music fan in a corner.

This peculiar arrangement has a neat story behind it : David has had a rock band for a few years and they used to play in his appartment. His landlord, who frequently overheard his music, found a certain similarity with Pink Floyd’s hardest material and urged him to start doing real gigs in front of real people.

However, in David’s town, rock’n’roll clubs and small venues for underground and weird music are rare and quite expensive for band who can’t sell tickets. For a lot of bands, this means paying to play their own music in front of people, something David abhors. He took his landlord to his word and asked him to use a small unoccupied commercial spot in the building (he called it Noise Isn’t Noise, and it was pretty great). This worked for a few weeks until a lease got signed, but David decided to continue his operation in his own apartment, conveniently located on the first floor of the building (the hair salon upstairs is closed when the bands play and the tenant on the third floor is a friend who doesn’t mind).

* * *

David’s share of the pie definitely isn’t big in financial terms : When he asked my bandmates and I was how we were going to split the door money (a suggested donation of $5) between the three bands, he was asking this question quite literally : All he asked as his share was the price of a 6-pack of PBR.

His real takeaway is more long-term : Thanks to the connections he developped with foreign bands playing in his living room, he has built a network of people who will hopefully help him play in similar venues in Montreal, Chicago and New York with his band Cyanide Eyes.

The regulars of the place loved the punk ethos, the BYOB policy, the cheap cover charge and the incredible closeness to the bands. For bands, this was an incredible deal. It’s no secret that packing 40 people in a small room makes for a better ambiance than having a hundred in a 1000-seat venue. You can pretty much feel the energy through videos shot at both Noise Isn’t Noise and Pandora’s Box.

Since then, David stopped booking bands in his room and Pandora’s Box, as a venue, has been shut down. However, he continued booking people in other venues and is still active on the Québec scene.

* * *

It’s been a while since Echoes from Jupiter’s first LP and it might be a while until the next one, but here’s a little something that might be of interest. We record everything we play to have something to critique and to improve upon and this show was no exception. We set up three iPhones before starting to play and Steve roughly mixed the outputs together. This is definitely not something we would release as an official EP, but why not share it, if only to give a sign of life. Thanks to Steeve Maltais for the “cover” picture and apologies for the slight buzz in Cardiff.

(This post was also published in French over at carnet.fmgagnon.com)

Du savoir-écrire

Un petit guide, gracieuseté de l’Oreille tendue :

III. Jamais de double espace tu ne taperas.

XXXVIII. «Voire même» et «et voire même», tu flusheras à tout jamais de ton vocabulaire.

Fleur et pot →

Antoine Letarte exprime exactement ce que je pense au sujet de mon article d’hier sur l’Académie française :

La fleur, c’est que même l’Académie française, institution phare dans le domaine de la langue française, juge qu’elle ne peut pas faire mieux que les contributeurs de Wikipédia quand vient le temps d’écrire sur un sujet d’intérêt public. Hourra! pour tous ceux qui ont participé à la rédaction de cet article, vous êtes dignes de l’Académie.

J’espère qu’un vent de cette histoire ira jusqu’aux oreilles d’une personne à l’Académie française et qu’ils auront la décence de rectifier la situation, non pas en enlevant la biographie comme des lâches pris sur le fait, mais bien ajoutant la mention de Wikipédia à la suite de la biographie. De cette manière, ils rectifieront leur erreur et rendront à Wikipédia ce qui lui appartient.