Pandora’s Box

Il a y quelques mois, mon groupe Echoes from Jupiter a joué en spectacle dans notre ville de Québec. Nous pensons nous être bien débrouillés et que ce que nous avons joué représente bien où nous sommes rendus, musicalement. En plus, nous avons partagé la soirée avec Gulfer et Vasudeva, deux groupes super.

Je veux prendre un moment pour écrire au sujet de la salle que vous voyez dans ce vidéo de Nikolas Stanley Marceau.

Quand nous sommes arrivés, vers 19h, quatre personnes nous attendaient devant une porte de garage peu remarquable. Deux d’entre eux s’appelaient David : un était le «gars de son» de la soirée et l’autre était le locataire de la place. Pas le propriétaire : cette salle était son propre appartement, qu’il appelait Pandora’s Box quand, à peu près deux fois par mois, il accueillait des groupes étrangers à la recherche d’une petite salle pas chère. Chaque fois, il déplaçait tous ses meubles et électroménagers dans sa chambre et il ne restait plus, dans la salle principale, que le comptoir de la cuisine, la hotte du four et deux gros haut-parleurs.

Avant le spectacle, les Davids installent le système de son, choisissent de la musique en attendant et jasent avec les musiciens qui installent amplis et batteries. Même si on dirait que plusieurs invités se connaissent, c’est clair que certains ne sont que des mélomanes curieux.

L’histoire derrière la salle Pandora’s Box est intéressante : depuis plusieurs année, David joue avec un groupe dans son appartement. Son proprio, qui l’entendait parfois, l’avait comparé à Pink Floyd et l’a encouragé à faire des vrais spectacles devant des vraies personnes.

Cependant, dans la ville où il habite, les bars et les salles de spectacles qui conviennent à un groupe émergent peuvent être rares et trop chères pour les groupes qui ne vendent pas de billets. Pour plusieurs, ça implique de payer de sa poche pour produire son propre spectacle, ce avec quoi David n’est pas d’accord. Il a donc pris son proprio au pied de la lettre et lui a demandé d’utiliser un petit espace commercial qui lui appartenait, une salle qu’il a baptisée Noise Isn’t Noise jusqu’à ce que le proprio reprenne la salle pour faire des rénovations. À ce moment-là, David a continué à recevoir des groupes dans son propre appartement, qui est au rez-de-chaussée, sous un salon de coiffure inoccupé en soirée et l’appartement d’un ami pour qui la musique forte n’est pas un problème.

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Ce que David retire de cette entreprise ne se calcule pas en dollars : quand il nous a demandé de quelle façon les groupes voulaient séparer l’argent (une contribution volontaire de 5$) entre eux, il nous a bien sûr demandé sa part, le prix de six PBR.

Son investissement lui rapporte à plus long terme : grâce aux liens qu’il tisse avec les groupes d’un peu partout qui jouent dans son salon, il s’est bâti un réseau qui lui permettra de jouer dans des salles similaires à Montréal, Chicago et New York avec son groupe Cyanide Eyes.

Pour les spectateurs, l’ambiance punk, la politique Apportez votre bière, le prix d’entrée raisonnable et la proximité incroyable avec les groupes est un bon marché. C’est clair que 40 personnes dans une minuscule salle créent une meilleure ambiance que 100 dans une salle prévue pour 1000. Cette énergie est bien captée dans cette collection de vidéos de spectacles à Noise Isn’t Noise et Pandora’s Box.

Depuis que nous y avons joué, la* Pandora’s Box* s’est, pour ainsi dire, refermée. David a toutefois continué à organiser des spectacles dans d’autres salles et s’implique dans le milieu de la musique à Québec.

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Ça fait un bon petit bout qu’Echoes from Jupiter a lancé son premier album et le prochain n’est pas prévu pour demain, mais voici un petit quelque chose qui pourrait vous intéresser. Nous enregistrons tout ce que nous jouons (pour réécouter, critiquer, corriger), et le spectacle à Pandora’s Box n’y a pas fait exception. Avant de commencer à jouer, trois d’entre nous avons installé nos iPhones pas loin et Steve a pris le temps de faire un mixage de ça. Ce n’est pas ce qu’on pourrait appeler un EP officiel, mais pourquoi ne le partagerions-nous pas, si ce n’est que pour donner signe de vie?

Merci à Steeve Maltais pour la photo et désolé pour le petit buzz dans Cardiff.