2011-08-17
Dixit Nathalie Petrowsky, dans La Presse :
Froissé parce qu’il n’avait pas été une fois question de lui ni de son émission, pourtant en ondes depuis mille ans, M. Languirand a interpellé les gens dans la salle Jean Despréz: «Votre attention S.V.P., votre attention», s’est-il écrié avant d’annoncer qu’il venait de trouver les trois «imbéciles» (du service des communications) qui avaient monté ce show et n’avaient même pas été foutus de l’inclure alors qu’il entreprenait sa 41e saison à la barre de l’émission Par quatre chemins.
Selon un portrait de Simon Rich, dans le New Yorker :
Even though he’s the public face of “Jeopardy!” and has devoted his life to it for years, this game-show host was not invited to last week’s annual softball game against “Wheel of Fortune.” When he confronted the producers about the slight, they laughed like it wasn’t a big deal and seemed surprised by how upset he was.
2010-04-27
Patrick Lagacé a fait un lien vers un article du New York Times hier sur son blogue : Les caricatures de Mahomet font «couler beaucoup d’encre». L’éditorialiste de La Presse, Mario Roy, reprenait aussi la balle. Les deux textes évoquent certes le même sujet de façon différente, mais j’ai eu un certain sentiment de déjà vu en lisant l’éditorial de Mario Roy, dans La Presse du 27 avril :
En Allemagne, on a annulé des représentations de l’opéra Idomeneo, de Mozart, parce que Mahomet y apparaît. L’éditeur Random House a renoncé à publier un roman mettant en scène la troisième femme de Mahomet. Et les Presses de l’Université Yale ont publié un essai sur les caricatures danoises… sans y faire figurer les caricatures danoises.
Maintenant, comparons avec l’Op-Ed de Ross Douthat, paru dans le NYTimes du 26 avril, mais daté du 25 sur le site web :
It’s no worse than the German opera house that temporarily suspended performances of Mozart’s opera “Idomeneo” because it included a scene featuring Muhammad’s severed head. Or Random House’s decision to cancel the publication of a novel about the prophet’s third wife. Or Yale University Press’s refusal to publish the controversial Danish cartoons … in a book about the Danish cartoon crisis.
Mêmes exemples, même ordre, même formulation de la dernière phrase. Ai-je tort de trouver que la coïncidence est incroyable?
Loin de moi l’idée d’accuser aveuglément M. Roy ou de dénigrer son travail. Mais je trouve qu’une certaine attribution aurait été tout à son honneur si bien sûr il s’est inspiré de M. Douthat. Les blogueurs qui utilisent WordPress, par exemple, savent fort bien utiliser le bouton «citation». Peut-être l’habitude n’a-t-elle pas encore fait son chemin partout dans la presse écrite?
2010-02-04
Je ne bois pas beaucoup de café. Mais mes parents m’ont acheté un joli kit de tasses des Beatles, et au bureau, nous avons une machine à espressos.
Mon patron fait part sur son blogue d’une intéressante discussion que nous avons eu en analysant la différence entre biens communs et biens privés, à une échelle très réduite : En gros, les tasses du bureau (qui appartiennent à tous, et dont la responsabilité incombe à tout le monde, donc à personne) sont toujours sales, et celles qui m’appartiennent mais que je prête à mes collègues (moyennant lavage et restitution) restent propres.
La propriété publique d’Impact Campus est toujours sale. Parce que ceux qui l’utilisent se déresponsabilisent de cette saleté. La propriété privée, prêtée à qui le demande, est toujours propre, parce que les gens assument les actes qu’ils posent en tant qu’individus et respectent la propriété privée d’autrui.
Le café à Impact Campus est un système à deux vitesses, et c’est le système privé qui brille par son efficacité.
La réflexion est intéressante, et Joëlle me fait dire que c’est là la critique qu’Aristote faisait de la République de Platon. Sur ce, je retourne à ma relecture de Politique.
(AJOUT : Le lecteur «Jack in the box» me rappelle le terme approprié : The tragedy of the commons. Merci Jack!)
2010-01-23
Ce soir, une idée me trotte dans la tête, celle de retrouver un micro-projet sur lequel j’avais travaillé : En 2003-2004, alors que j’étais encore au secondaire, j’ai découvert Wikipédia. Comme aujourd’hui, la version française accusait un certain retard par rapport à son équivalent anglophone, mais à l’époque, elle était carrément embryonnaire (La preuve, j’ai créé l’article «Angle», tout comme j’ai débuté l’article «Exode rural»).
Ce n’est donc pas une surprise si j’ai tout de suite sauté dans le wagon (que j’ai malheureusement quitté depuis) de Wikibooks. Le micro-projet sur lequel j’avais travaillé, c’est la création d’un logo pour la branche francophone du projet. Même si la discussion a depuis été perdue, j’avais proposé un logo que je ne trouvais pas si mal. (Il est cependant inaccessible depuis 2011).
Rien pour fouetter sa grand-mère, comme on dit, mais tout de même l’idée du Wikilien et du partage entre les ouvrages. En plus, comme je n’avais pas les capacités de graphiste pour concevoir une reliure digne de ce nom pour les livres, j’avais interprété ce manque comme étant une représentation de l’état transitoire des Wikilivres. Avec le recul, je me dis que ce n’étais pas mal.
Pour en revenir au fait que ce logo me trottait dans la tête. J’ai googlé un peu pour le retrouver, et j’ai découvert quelque chose de proprement stupéfiant : Quelqu’un sur le site l’avait déterré et avait proposé une reconsidération de celui-ci (ils ont bien le droit, je leur ai donné)!
Permettez-moi d’en tirer une leçon qui peut sembler un peu forte : Les meilleures idées ont besoin d’être partagées pour s’épanouir. Si les projets de Wikimedia n’utilisaient pas une licence si ouverte, ils ne pourraient pas avoir d’archives utilisables aussi vastes. Si j’avais gardé le logo pour moi, ou s’il avait été proposé sous une licence plus restrictive, il n’aurait pas été reconsidéré, et n’aurait jamais pu être retrouvé par un quelconque utilisateur. Les idées libres, exprimées librement, restent.
Même si cette idée n’a pas été retenue, je sens qu’elle a au moins eu la chance d’être discutée, réfléchie et contre-pesée plutôt que d’être morte en 2004. Le web, l’abolition des limites de stockage et les licences libres me semblent permettre une méritocratie des idées qui me plaît. À un coût que Chris Anderson se plairait de commenter.