↬ Carburant de février et de mars

Nicolas Dickner, Six Degrés de liberté (2015)

Depuis Nikolski, Nicolas Dickner a décidément adopté la structure en parallèle de ses romans. Ce n’est pas désagréable, surtout que le fait de voir venir la conclusion ne gâche pas la lecture. Dickner incorpore des thèmes techniques avec délicatesse, ce qui ajoute au plaisir de lecture.

Les plus pointilleux remarqueront toutefois un petit détail qui cloche dans ce roman habituellement très précis : à la page 62, l’auteur fait participer un de ses personnages au concours Déroule le rebord de Tim Hortons en plein mois de juillet. Je ne sais pas si ça en dit plus sur le personnage, l’auteur ou sur moi…

Matt Leacock et Rob Daviau, Pandemic Legacy, saison 1 (bleu), (2015)

Rob Daviau a mieux réussi son pari qu’avec la version Legacy du classique Risk. Alors que cette dernière offrait un jeu débalancé au cours des premières et dernières parties d’un jeu (de douze parties), Pandémie renouvelle le concept du jeu coopératif. Le sous-titre «saison 1» décrit bien le style narratif inspiré des séries télévisées de la dernière décennie. La proposition d’un jeu qu’on altère au fil des parties est très appropriée à un jeu coopératif et donne l’occasion de réfléchir à cette forme d’art.

(Justement, en jouant à Pandemic Legacy, le nom des villes du plateau revient fréquemment, ce qui a pour effet de pousser les joueurs à fredonner des chansons qui contiennent ces noms de villes. Évidemment, j’ai créé une liste de lecture de ces chansons, à laquelle mon ami Alexandre m’a recommandé d’ajouter Saint Petersburg de Brazilian Girls.)

GoGo Penguin, Man Made Object (2016)

Excellente ambiance, pour commencer, sur All Res. Percussions incroyables. Jeu de piano aux rythmes qui laissent croire à des effets électroniques (attaques à la fois relâchées et soutenues). Unspeakable World alterne majestueusement la tension des contretemps et des résolutions satisfaisantes.

L’instrumentation est généralement classique, mais Smarra se termine dans la distorsion et Protest commence avec une légère saturation. Trois remixes sont intégrés à la version offertes sur Apple Music; contrairement à la haute voltige des pièces originales, restreintes à l’instrumentation traditionnelle, ils n’offrent pas véritablement de valeur ajoutée.