Qui dit vrai?
2012-05-15Michel Corbeil, Le Soleil, 15 mai 2012 :
Le gouvernement de Jean Charest n’a plus qu’un seul siège pour asseoir sa majorité à l’Assemblée nationale.
Rémi Nadeau, Le Journal de Québec, 15 mai 2012 :
Majorité libérale de 4 députés
Le calcul est particulier : il y a présentement 122 députés à l’Assemblée nationale, il faut donc théoriquement 62 voix pour gagner un vote. Posons comme hypothèses que tous les députés sont présents, que tous les députés qui ne sont pas libéraux votent en bloc et que le Président tranche pour le gouvernement si nécessaire (en cas de vote de confiance, c’est ce que la tradition prédit).
Sur les chiffres, M. Corbeil a raison, car les libéraux ont 63 places (62 députés plus le Président), une de plus que le nombre requis. M. Nadeau n’a pas tout-à-fait tort, car les libéraux ont 59 députés «adverses», quatre de moins que leurs députés. 1-0 Corbeil.
Prenons un scénario de démissions libérales, M. Corbeil a tort, car si un seul libéral démissionne, le PLQ peut quand même remporter un vote (61-59, pas de vote du Président nécessaire). M. Nadeau a raison, car pour que les libéraux perdent un vote, il faudrait 4 députés libéraux absents (58-59, pas de vote du Président possible). Nadeau crée l’égalité 1-1.
Si l’on considère les transfuges ou les libéraux qui votent contre le gouvernement, M. Corbeil perd encore, car un transfuge libéral laisserait une majorité 61-60 (pas de vote du Président nécessaire). Si deux ou trois transfugent votent contre, le gouvernement perd 60-61 (pas de vote du Président possible) et 59-62, respectivement. Pas besoin des quatre dont parle M. Nadeau. Ça reste 1-1.
Décision de l’arbitre : M. Nadeau gagne par défaut, comme M. Corbeil ne marque aucun point sur les scénarii.